Ce voyage avait comme prétexte de connaître le lieu d’exil d’une amie chère. Le temps étant court, la consigne était de ne pas chercher à comprendre. Au contraire, l’idée étant de ressentir et de retrouver cet état de disponibilité à photographier.
Accompagnée du Leica, je vadrouille seule et m’amuse avec les vitesses lentes. Elles me permettent de traduire cette vague d’émotion qui me traverse : après 4 jours de fête intense, tout le village de Zinacantan est rassemblé en une foule bruyante et colorée sur la place principale. Personne ne fait attention à moi. Exactement ce que je cherchais. Le jour tombe et la sensation de faire partie d’un ensemble me traverse agréablement. Abrutie par la musique et la chaleur, je suis émue de savoir que au delà des montagnes que j’aperçois, des femmes, des hommes et des enfants expérimentent un quotidien différent, et luttent pour vivre libre des dictas du monde capitaliste, proche de la terre et loin du profit.
Je suis en territoire zapatiste.